Slameuses, slameurs au Rex à Nouméa trophée de slam Bille Chaï Slam !
Le vainqueur du tournoi se verra confier la garde du Micro de Bille une année durant, puis devra le remettre en jeu lors de la prochaine édition…
Slamicalement (suite suivre le lien)
Ne ratez pas l’achat du magnifique livre Petite anthologie du slam en Nouvelle-Calédonie publié aux éditions l’Herbier de feu en 2016 qui sera en vente pendant cet événement. Ce livre papier glacé avec les plus beaux textes des slameurs calédoniens est une petite merveille. Les amoureux des mots vont être éblouis. JP
Qu'est ce que le slam ?
Le slam se présente le plus souvent sous la forme d’un spectacle, qui est, tout à la fois, rencontres entre les auteurs et le public, mais aussi tournois de poésie(s). Tel a été le cas à Nouméa, avec les quatre sessions de Wam’ Slam’ Clac, un événement créé par Paul Wamo et la MLNC, au Rest’Ô Soleil en 2010.
Créé à Chicago dans les années 80, le slam entend donner la parole à toutes et tous. En affirmant le caractère populaire de la poésie, en lui ajoutant la dimension du don, celle de la voix qui scande et du corps qui s’offre, le mouvement a suscité un engouement universel, surtout depuis la sortie du film éponyme réalisé par Marc Levin en 1997, Caméra d’or au Festival de Cannes 1998.
Pourquoi un livre avec et sur le slam calédonien ?
Fortement imprégné par la notion de « famille » ou de « communauté », le slam est devenu un outil de démocratisation de la parole et un art de la performance poétique. Il fait et refait le lien entre écriture et prestation scénique. Il encourage les jeunes poètes urbains à s’intéresser au fond et à la manière, à se focaliser sur ce qu'ils disent et comment ils le disent.
Ici aussi, grâce en partie au grand concours organisé par la bibliothèque Bernheim et le vice- rectorat depuis des années, le slam s’est forgé une identité. Il est de plus en plus reconnu en tant qu’art oratoire, un art de la représentation qui exprime toute sa force dans l’instant de la déclamation. Musique par les rythmes, sonorités et intonations particuliers qu’imprime le poète à son texte, le slam « claque » quand les mots surgissent, quand les impressions, les sensations se font messages, lorsque la violence, la rébellion, l’amour, le goût pour la justice sont portés par ce flot de paroles, par ce fleuve vivant qui déferle, boosté par le charisme plus ou moins grand de son interprète.
Les influences du slam sont diverses : les artistes s’inspirent de rythmes hip hop, de flamenco, de blues pour les mélodies, ils décrivent la réalité de ce qu’ils vivent au jour le jour, tout ce qui les frappe dans un vaste mouvement contestataire, en s’attaquant aux sujets « chauds » de l’époque : violence, sexualité, racisme, etc. Parce qu’il abolit les frontières cloisonnant les styles, l’âge ou les classes sociales, le slam se veut le lieu de la liberté d’expression. Et nul ne doute que la Nouvelle-Calédonie, à ce moment précis de son histoire, ait besoin de tels supports pour s’exprimer, dire, par les voies qui sont les siennes, ce qu’elle a sur le cœur.
Art de l’instantané, spectacle interactif, le slam mérite aussi de se faire connaître ailleurs que dans les bars ou les restaurants. Une édition réussie peut le conforter dans son élan, l’aider à mûrir et à se développer, lui permettre de toucher un public encore plus large, celui que sa fièvre créatrice effraie, celui qui hésite à se déplacer ou qui n’a ni les moyens ni l’envie de le faire a priori. L’anthologie que nous projetons prendra date, elle fixera l’image du temps présent, tout en diffusant les éclats et clameurs de nos créateurs en et hors du pays.
« Vive la révolution des mots En pleine lumière ! […]
Vive le cœur qui donne
Sans avoir peur de perdre ! »
Extrait de « La Cadence du Poète »de Paul Wamo
« J’ai vu des destins partir en fumée
Des festins partir en sucette Des tontons mal lunés qui picolent en cachette […]
La spirale de l’amertume (je crois) nous a tous aspirés. […]
On est tous connectés à croire qu’il nous poussera des antennes »
« Paraît-on libre quand on se demande pourquoi ?
Texte de Pablo BARRI