Remises des prix à l'île d'Ouessant (suite)
Le Grand prix des îles du Ponant 2016 pour “Corse, les fromages Casgi, furmagli è brocci”. Voir résultats littérature générale et scientifique sur ce blog, mon article précédent.
Deux lauréats ont été primés, par le jury du concours de nouvelles du Salon international du livre insulaire
Deux lauréats ont été primés, par le jury (notre photo) du concours de nouvelles du Salon international du livre insulaire, cette année, à Ouessant. Première dans la catégorie « Adolescents », Élise Gatteau est récompensée pour une nouvelle intitulée « Fausse route ». Sylvain Grand, lui, l'emporte en catégorie « Adultes », pour un texte intitulé « Corcra », qu'il faut lire pour comprendre de quoi il s'agit. Ces deux textes sont destinés à être publiés et les auteurs ont respectivement reçu une dotation de 100 et 150 €.
© Le Télégramme
Quatorze livres étaient en compétition cette année pour le secteur jeunesse. « Nous avons tout de suite sélectionné quatre livres », explique Elisabeth Barbe, membre du jury, dans un article du Télégramme, mais il y a eu débat entre deux d'entre eux : « Le fils de l'ombre et de l'oiseau », d'Alex Cousseau, aux éditions du Rouergue, et « Le roi du lys », de Patrick Durville, aux éditions du Cyclone.
Quatre adultes et trois adolescents sur un bateau
« Ça a été le combat des scientifiques contre les littéraires, et les scientifiques ont gagné », explique Elisabeth Barbe en relatant les débats des membres du jury, trois adultes et quatre adolescents. C'est en effet un manuel pratique de survie que met en scène « Le roi du lys », qui a remporté le prix jeunesse au Salon du livre. Une tempête en mer, un petit garçon de 12 ans seul sur un canot de survie et voilà un Robinson Crusoé des temps modernes isolé sur l'île où son canot s'est échoué. Comment va-t-il survivre ? Le livre a enthousiasmé les adolescents.
Françoise Le Mer, lauréate du Prix du polar insulaire 2016, pour son ouvrage : Le baiser d'Hypocras, dont l'action se situe à l'íle-aux-moines.
Golfe du Morbihan - Île aux Moines Vincent Delteil n’est sans doute pas un homme né sous une bonne étoile. Socialement, il exerce un métier difficile, qu’il aime et respecte, mais dont tout le monde a peur… Il est thanatopracteur. S’il mettait sa vie privée en pâture, il serait surement la risée de plus d’un… pourtant, Vincent est un homme bien. C’est du moins ce qu’affirme l’ex-épouse du commissaire Le Gwen qu’il a connue dans sa jeunesse. Il vit dans un endroit dont chacun rêve: l’ile aux Moines. Ce lieu magique, tendre comme l’enfance, va être le théâtre de plusieurs crimes, homophobes, autant qu’on puisse en juger. L’esprit retors qui les orchestre trouve son arme dans la nature. La ciguë! N’est-ce pas ainsi qu’a été exécuté Socrate.
L'auteur :
Françoise Le Mer Née à Douarnenez en 1957, Françoise Le Mer enseigne aujourd’hui le français en collège à Quimper. Dès son plus âge, elle écrit. Passionnée de lectures policières, elle publie le premier titre de sa série bretonne en 1998. Ses intrigues, basées sur la psychologie des personnages, alternant descriptions poétiques, dialogues humoristiques, et suspense à couper le souffle, sont régulièrement saluées par la critique pour leur finesse. Auteur de : 1. Colin-Maillard à Ouessant 2. La Lame du Tarot 3. Le Faucheur du Menez-Hom 4. L’oiseau noir de Plogonnec 5. Blues Bigouden à l’île Chevalier 6. Les santons de Granite rose 7. Les ombres de Morgat 8. Le mulon rouge de Guérande 9. L’Ange de Groix 10. Buffet froid à Pouldreuzic 11. Amours sur Bélon 12. Maître-chanteur à Landévennec 13. Maux de tête à Carantec 14. Les âmes torses 15. Arrée sur image 16. Le baiser d’Hypocras
éditions Palemon
de samedi 20 août 2016 09:16 – Ouessant (un article de Ouest France) sur ce salon
Salon du Livre insulaire à Ouessant. Sous le signe de l'Utopie ...
A Ouessant, Paul Jézéquel, Jean-Yves Colin et Florent, fidèles bénévoles du Salon du livre insulaire. © Ouest-France
18 ans de salon du livre insulaire, une utopie dont la vie dure ! Au début, personne n'y croyait beaucoup à ce projet, passablement utopique, de relier Ouessant et littératures... Et pourtant, l'histoire continue...
Douze ans que Jean-Yves Colin, authentique Ouessantin (du Nord !) prend ses congés en août. Tout spécialement pour le salon du livre insulaire, où il devient le chauffeur officiel des auteurs invités. Pour ce 18e salon, placé sous le signe de l'utopie, en hommage au célèbre récit d'anticipation écrit il y a 500 ans, par Thomas More, sa curiosité est restée intacte :
" C'est l'esprit d'ouverture qui me plaît, tout simplement", commente celui qui s'est construit, au fil des années, un petit bijou de bibliothèque insulaire, signée de grandes plumes planétaires : " J'ai des souvenirs extraordinaires de discussions, de rires, de balades avec des écrivains incroyables, dont je ne connaissais pas du tout les bouquins mais avec lesquels la connivence s'installait très vite. Peut-être parce que l'on partage certaines préoccupations insulaires et aussi, sans aucun doute, un certain sens de l'humour…"
"Petit papy très marrant"
Comme celui de Joseph Zobel, ce "petit papy très marrant" qu'il promène dans ses coins favoris de l'île avant de réaliser qu'il s'agit de l'auteur martiniquais, mondialement reconnu, de Rue Cases-Negres.
"Je n'aurais imaginé rencontrer, aussi naturellement, de tels personnages", continue Jean-Yves Colin, "marqué à vie" par cette confidence que lui fit, tard dans la nuit, un écrivain mahorais. Originaire de Mayotte, en tenue coloniale complète, ce dernier se fit beaucoup remarquer à Ouessant lors de sa venue au début des années 2000 : " Il m'a raconté que, jusqu'à ses 20 ans, il ne savait ni lire ni écrire. Ce qui, sur cette île riche de traditions orales, n'avait rien d'exceptionnel. Mais il a appris pour pouvoir écrire l'histoire de son ami musicien, disparu dans un accident…"
De nouveaux défis
Évidemment, en 18 ans, l'histoire du Salon a connu des hauts et des bas : " On a du affronter de nouveaux défis, confie Isabelle Le Bal, présidente du Salon. Comme l'île qui perd ses habitants au profit des résidences secondaires ou le bouleversement du monde des livres, et la révolution numérique…"
Et pourtant, autre utopie réalisée, le Salon a aussi fait des petits, comme le Silo, le Salon international océanien, qui se déroule depuis 2002 en Nouvelle-Calédonie : " Quand, venue en ma compagnie à Ouessant, l'écrivaine kanak Déwé Gorodey, élue du gouvernement, a annoncé à un des auteurs corses présents qu'il viendrait bientôt nous rejoindre sur la plage de Tiéti pour notre propre salon, il n'y croyait évidemment pas ! raconte l'écrivain de Nouméa Nicolas Kurtovitch… Et pourtant, il y est venu ! Et même revenu !"
Qui a gagné Le Grand Prix Utopique ?
Vêtu d'un impeccable smoking blanc au nœud papillon noir assorti, la veste décorée d'un œillet rouge et de décorations diverses, cet écrivain américain originaire d'Haïti, quand il a débarqué, mercredi à Ouessant, pour l'inauguration du Salon, était, déjà, loin de passer inaperçu. Ca s'est corsé quand Il a expliqué qu'il venait spécialement de New -York, via Paris et Le Conquet, pour recevoir, enfin, son prix bien mérité, 12 ans s'étant déjà écoulés depuis sa première sélection par le jury du livre insulaire. Alors que ce 18e salon célèbre justement les utopies, le prix que pensait recevoir l'écrivain s'est révélé hélas , lui aussi, totalement utopique : être sélectionné, même pour la seconde fois, ne veut pas dire être primé. Ni être invité ! Sans hébergement réservé, l'écrivain, sans aucun doute dépité, est reparti sans tambour ni trompette !
Transmission
Comme quoi, l'utopie, ça vous gagne ! "Si le Salon a atteint sa majorité, ça reste encore notre bébé, que l'on aime porter et, aussi, bien sûr, passer de bras en bras, sourit l'écrivain Yves Goulm, partie prenante depuis les débuts de l'aventure. Cette 18e édition ne s'appelle pas Utopia pour rien ! Quand Isabelle a eu cette idée un peu folle à l'époque, de relier L'Île d'Ouessant et la littérature, peu y croyaient… Et pourtant… vive l'utopie !"
18e salon international du livre insulaire, à Ouessant, avec rencontres, dédicaces, et une trentaine jusque tard dans la nuit ce samedi, entre le gymnase, le musée des phares et balises (lectures en musiques à 18 h) , le chapiteau Mezareum… Ragoût d'agneau cuit dans les mottes, à 20 h (18 €), fest-noz avec Tri Horn à 21 h 30, gratuit.
Frédérique GUIZIOU. Ouest-France