Loli Laurence Viallard, le karma d’une pionnière de l’édition calédonienne
Extrait d’un article de 2016 : elle y parle de ce festival
J’avais un rêve
J’avais un rêve : celui de faire quelque chose, de participer à une action pour les femmes. J’ai bien souvent été bouleversée par les terribles récits relatant les viols, suicides, assassinats de bébés filles en Inde Cette insupportable injustice brûlait mon cœur. Indignée, terrorisée, et cependant immobile, je restais seule et sage dans mon cocon, l’ashram de Sri Aurobindo à Pondichéry, depuis presque 10 ans. Une fois, j’ai même rêvé de créer une association « Women Sacred Link » après la pendaison de deux jeunes filles violées dans le nord de l’Inde. Ma chair avait mal, que pouvais-je faire seule ? RIEN. Seule, je ne peux rien faire. Dans ma conscience, un seul mot battait : ensemble, être ensemble pour agir, pour changer quelque chose, pour combattre l’ignorance et la violence. Comme d’autres, j’ai compris que je ne pourrais agir si d’abord je ne changeais pas les peurs, l’ignorance en moi. Alors j’ai crié, j’ai pleuré, j’ai demandé de me montrer la voie, la réponse a été claire : « Ose et va ! » En 2012, je devais trouver la force de sortir, de voir le monde, la réalité, mais aussi prendre le risque de me laisser voir, pour qu’un jour mon rêve puisse être une réalité. Pour répondre à d’autres mots : spiritualiser la matière, être une force d’action, de réalisation et de création dans le monde. Et c’est là que Christine Gatineau a su voir mon intériorité à travers mes collages, sur ma page Facebook. C’est elle qui a tiré le fil qui m’a amenée au Centre TAO Paris et où j’ai rencontré Delphine, Cécile, Pol, Imanou. Nous avons fait connaissance autour d’un repas, et mon cœur a vibré très fort quand j’ai entendu qu’ils connaissaient Auroville et la pensée de Mère et de Sri Aurobindo. C’était pour moi le signe évident que j’étais sur le bon chemin. Mon cœur s’est ouvert très grand d’un seul coup. Ainsi, comme une évidence, j’ai suivi le lien et j’en ai même créé un pour le Festival du Féminin à Paris. Enfin pour la première fois, je pouvais matérialiser ce lien entre les femmes. Jamais je n’aurais imaginé qu’il ferait le tour de la terre et surtout qu’il reviendrait à Auroville, au Pavillon de la culture Tibétaine, lieu où j’ai fait mon premier cercle de création « Sacred Link » entre femmes. Faire le premier pas est le début d’un long pèlerinage. C’est ainsi qu’un jour, après avoir vécu le festival à Paris, je m’engage et dis « Oui », comme si, enfin je relevais la tête, je disais oui à l’« Aventure de la Conscience » qui s’ancre dans la matière vivante de nos corps et de nos âmes. Et, comme Christine et Delphine sont de « sacrées » passeuses, elles m’ont fait rencontrer Nirmala de Pondichéry. Comme par magie, une grande et belle Tamoule est arrivée dans un café, et j’ai encore dit « Oui, Oui » pour la co-création et la co-organisation du festival en février 2017 à Auroville, en Inde.
Le rêve est devenu réalité !
Nous unir pour célébrer l’émergence des femmes comme force sociale et de changement. Pour remplir de puissance et de joie le silence de toutes celles, de par le monde, qui n’ont pas le droit d’exister, d’être libres et sauvages, d’être elles-mêmes, femmes tout simplement.
Loli Laurence Viallard Plasticienne-photographe, poète et facilitatrice en transmission des savoirs créatifs Praticienne en rituel http://sacredlink.blogspot.fr le chemin de l’engagement Page 3 sur 27
Ses activités ne s’arrêtaient pas là. Loli Laurence Viallard, plasticienne-photographe et écrivaine, créait des cercles et des performances « SacredLink, lien sacré ». Elle proposait des performances-création (colliers « mala », fils de merveilles, fil du pardon…) pour se relier en conscience et co-créer une intention impactant le monde
En s'installant à Nouméa, cette graphiste était surement loin de se douter qu'elle aurait une vie si riche malgré sa courte durée. Elle a édité les principaux auteurs locaux (Jean Mariotti, Déwé Gorodé, Nicolas Kurtovitch, Frédéric Ohlen). Avec ses petits livres, format carte postale, elle populariserait la lecture au pays de l'oralité. « Je voulais que le plus grand nombre puisse avoir accès à la culture locale pour le prix d'un paquet de cigarettes. », disait-elle. Après plusieurs dizaines d’ouvrages, couvrant la littérature, la faune, la flore et la cuisine, la directrice des éditions Grain de Sable s’était lancée dans la littérature jeunesse. Je ne connais pas la quantité globale de sa production, mais elle manque toujours en Nouvelle-Calédonie. JP
Á noter : Cathie Manné, gérante du distributeur Book’In a été cofondatrice de l'aventure à l’époque et Jean-Brice Peirano actuel directeur de la maison du livre a été pendant plusieurs années l’un des collaborateurs de la maison d'édition Grain de Sable.
Les organisatrices du Festival du Féminin à Auroville : Laurence Loli Viallard & Nirmala Gustave. Elles signent la charte du Festival !