Plantes remarquables du Vanuatu de Chanel Sam et Laurence Ramon + Poème JP
Paru en 2015, cet ouvrage est actuellement en vente En vente actuellement à l'Alliance française au prix de 3900 VT.
Ce guide sur la flore remarquable du Vanuatu a pour ambition de sensibiliser à la diversité végétale du Vanuatu et aux enjeux de conservation qui y sont associés.
Les 236 plantes présentées ont été sélectionnées pour leur caractère remarquable : espèces communément rencontrées, caractères morphologiques particuliers (gros fruit, belles fleurs, feuillage urticant, etc.) ou des propriétés notables (plantes médicinales, ornementales, etc.). Ont été ajoutées quelques espèces plus rares et discrètes mais remarquables car endémiques du pays et parfois vulnérables. Toutes les espèces sont illustrées par de magnifiques dessins en couleurs qui permettent une première identification des espèces ; le texte des notices privilégie les caractères non apparents sur les illustrations.
L'ouvrage est bilingue français/anglais
Le livre est organisé en deux parties : la première partie présente les plantes à graines, regroupées en quatre sous-parties selon leur type biologique : arbres et arbustes, buissons, herbes et lianes ; la seconde partie concerne les fougères et lycophytes (plantes à spores).
Outre des descriptions morphologiques, l’ouvrage indique pour chaque plante ses noms communs en bichelamar, français et anglais, de préférence utilisés au Vanuatu. Un index en fin d’ouvrage présente les noms vernaculaires des plantes dans plusieurs langues du Vanuatu.
Chanel Sam est botaniste au Département des forêts du Vanuatu et conservateur de l'Herbier.
Laurence Ramon est ingénieur agronome et dessinatrice naturaliste.
Une pensée pour les Vanuatais menacés par les éruptions volcananiques.
Les autorités du Vanuatu se préparaient à évacuer jusqu’à 5000 personnes car l’éruption volcanique sur l’île d’Ambae continue à s’intensifier. Geohazards a élevé samedi le niveau d’alerte de trois à quatre, signe d’une « éruption modérée ». Mais ce n’est pas seulement au Vanuatu à Bali et partout dans le monde la Terre se rebiffe des agressions humaines. Les catastrophes dites naturelles ne le sont peut-être pas. J’ai composé récemment un poème sur le thème volcan. Je le dédie aux gens d’Ambae. JP
Dans le feu du nakamal
Un jeune homme, anéanti par la fatigue de son travail et ses deux shells de kava goulûment ingurgités, se laissa hypnotiser par les flammes du feu d’un nakamal de l’île des oubliés.
À demi-endormi, son esprit, libéré de son corps, s’éleva. Il planait au dessus du quai des déportés, quand un vent fort l’emporta jusqu’au milieu de la chaîne, au fin fond d’une vallée.
Il devînt spectateur d’un pilou endiablé. Hommes et femmes séparés tournaient en spirale comme des damnés. Les guerriers à demi nus portaient des armes du temps passé.
Irrésistiblement, attiré par les lointaines lueurs des rivières de lave sur l’île noire, il se dirigea vers les feux d’Ambrym, piquetant ses pupilles d’étincelles projetées des abîmes.
Les sons des tambours, mêlés aux cliquetis cadencés des bracelets de graines aux chevilles des danseurs, d’une sorte de farandole pour flatter les Dieux, le fit frissonner.
Les exécutants de ce carnaval, un danis raund[1] de Malampa[2] se trémoussaient, à l’unisson de leurs frères de la Grande Terre, dans le même respect des coutumes et de la prière.
Le jeune homme de la ville blanche se réveilla hébété. Son regard illuminé croisa celui d’un vieux hébridais, assis, face à lui. Il le fixait à travers le rideau déchiré de la flambée.
Le vieux néo, comme l’appelaient les squatteurs du quartier, souriait. Il savait comment, et où, le jeune homme avait été entraîné, par la magie de ses ancêtres vanuatais.
Joël Paul Juillet 2017