Les confidences de Jean Guiart

Publié le par ecrivainducaillou.over-blog.com

Jean Guiart à Tahiti novembre 2017 photo de Joël PAUL

Jean Guiart à Tahiti novembre 2017 photo de Joël PAUL

Connexions N°7 (le 8 même converture)

Jean Guiart, né le 22 juillet 1925 à Lyon, est un anthropologue et ethnologue français spécialiste de la Mélanésie. J’ai eu l’honneur de le rencontrer à Papeete lors de mon séjour pour le salon du livre de Polynésie en novembre 2017. Le dernier survivant des fondateurs de la société des Océanistes à encore bon pied bon œil. Il m’a donné son dernier numéro le 8 de connexions. Depuis sa retraite, il vit entre Nouméa et Tahiti, il se consacre à ses maisons d'édition : Le Rocher-à-la-Voile et Te Pito O Te Fenua. Il a pris sa retraite à 70 ans et a publié plus de trente livres depuis. J’ai tardé à lire ce livre faute de temps. Je l’ai attaqué cette semaine pour découvrir son contenu. Le livre contient divers textes de Jean Guiart, Edgar Aubert de la Rüe, Manuel Perianez, Agence TASS, Serge Dunis, Christophe Shigetomi. Mais dès la première partie, le texte de Jean Guiart, de la page 5 à 67 et en petits caractères, j’ai compris que je lisais un véritable testament de l’Anthropologue.

Il dit tout ce qu’il a sur cœur. Le titre est La fondation de l’Institut Français d’Océanie à Nouméa, Souvenirs des marges du dossier par Jean Guiart. Ça décoiffe ! Jean Guiart raconte sa vie depuis son départ de métropole à aujourd’hui sans omettre les détails de sa vie la plus intime. Un incroyable témoignage, si on fait abstraction de ses coups de griffes ou plutôt les lacérations qu’il inflige à la bourgeoisie coloniale et ses collègues incompétents. C’est Jean Guiart qui le dit, ils ont été nombreux. Il cite, nomme sans retenu, sans peur (sans reproche, ce sont les mis en cause qui pourraient le dire). Attention, il aborde la politique et donne son opinion sur nos élus d’ici. Il doit tremper sa plume dans du vitriol pour rédiger ses manuscrits. Mais c’est un témoin d’une époque, (du patrimoine vivant), un scientifique reconnu. À 92 ans je pense qu’il peut se permettre de faire des révélations que personne n’oserait faire. Pour les amateurs d’ethnologie, les autres articles sont très intéressants et il y a des photographies probablement inédites. Je laisse le soin aux curieux de découvrir les noms de personnages bien connus ici qu’il cite. Après ma lecture du Réveil Kanak et de Jean Guiart, je vais bientôt être incollable sur l’histoire et la petite histoire du pays. JP  

NB : Les autres articles sont à lire également. J'ai aimé Le refus de la doxa ce qu'on ne vous a jamais dit page 96, des informations brutes page 115 ainsi que les variations négatives du quai Branly de Jean Guiart page 143. JP (Il y a aussi des articles en anglais).

Son père, Jules Guiart, était professeur de parasitologie et d'histoire naturelle médicale, et son grand-père professeur spécialisé en psychiatrie. Son grand-oncle, le professeur Charles Bouchard, était directeur de la médecine au ministère de l'instruction publique. Son autre grand-oncle, sir Marc Armand Ruffer était Chief medical officer for the Near East établi en Égypte.

Son père était d'une lignée d'officiers de santé de père en fils. Sa mère, Hélène Pierret, était d'une famille de médecins et de banquiers établis en Angleterre, en France et en Allemagne et dont la racine était en Silésie. La famille est ainsi traditionnellement trilingue, français, anglais et allemand.

À seize ans, Jean Guiart joue un rôle mineur dans la résistance, confectionnant de faux papiers pour des familles juives et pour les réfractaires au STO, le service du travail obligatoire en Allemagne. Sa connaissance de l'allemand lui permet d'échapper à une arrestation par la Gestapo au printemps 1943 dans un train entre Lyon et Valence. (Source Wikipédia)

 

Document :

- Jean GUIART, ethnologue et directeur du laboratoire du musée de l'Homme : parle de l'exposition d'Orly : "Le Bois de l'Homme", a baigné dans le monde universitaire depuis enfant, ses origines diverses, son enfance privilégiée l'a poussé à de venir ethnologue, parle de son éducation et de ses études, a failli être missionnaire protestant. Comment lui est venu sa vocation, ses voyages et ses recherches, a épousé une mélanésienne, parle de son métier d'ethnologue, la France comme terrain d'étude, donne sa définition de l'ethnologue, parle du musée de l'Homme et du travail qui y est fait, explique les motifs de l'exposition d'Orly, la place du bois dans les sociétés, la plaisir du choix des objets. Parle des musées de province, du fait que les gens des villes soient coupés de la nature, proteste contre l'abattage des forêts, préfère le bois au métal, la rôle du bois dans les rituels religieux, la réaction des visiteurs de l'exposition, son arbre préféré, chaque pays a son arbre fétiche, le manque de budget alloué aux chercheurs, la nécessité de transmettre l'information à un large public. (Entretien avec Jacques CHANCEL - 55'23'').

Suivre ce lien ci-dessous pour entendre cet entretien de 1977

Émission Radioscopie Jean Guiart Présentateur Jacques Chancel

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