Mots pour Maux : Paul Fizin, un docteur en histoire en pleine ascension qui est aussi poète. Il nous offre 3 poèmes !
Extrait d’un futur recueil A la lumière du Tanoa

Parole # « Faut bien dire »
Ma parole se nourrit
De l’écoute d’autre parole
Dans le concert des paroles
Qui traverse jour et nuit le Pays
Orchestré par les coutumes
De bonjour, d’au revoir
De Mariage de Deuil
De Pardon et de réconciliation
Dites quotidiennement
Dans nos rapports avec l’autre
En liant les bouts de destin
Pour que celui-ci Soit commun
Dites perpétuellement
Par les artistes
A travers la pierre Le bois, le souffle des ancêtres
Sur les instruments à vents
Et dans le frappement des bambous
Et le grondement des guitares électriques
Dites par les corps en mouvement
Nourrit par les rythmes de l’occident
Ou les « bua » et les « Fehoa »
De la lecture d’autre parole
Ecrite par des poétes, ecrivains, des journalistes
Des rédacteurs des hémicycles
Qui fournisse sans cesse au J.O
Des délibérations et lois du Pays
Pour civiliser une nation en devenir
Tissé sous le regard des totems modernes
Ou l’araignée géante et le manque d’écoute
Emprisonne les esprits serviles
A une parole spectacle
Sans contenu, sans contenant
Par manque d’écoute, comme un silence
Symbole du plus grand des mépris
Sur la terre de parole
Mon île #noqu yanuyanu
C’est une petite île qui vit en moi
Au milieu d’un monde devenue trop étroit
Et qui s’étend de qazi ne losi aux calanques
Ou DENGEI le dieu serpent fidjien
Fleurte avec les WANANATHIM Sur le port de la lune
Ile sortit de l’océan des liens que j’ai hérités et que j’ai attaché
Tertre bien aimé
Ou j’ai pu accoucher de moi-même
Dans les hurlements identitaires
Et les lumières exotiques
Ile mystérieuse qui surgit
A la faveur d’un mot ou d’un son
Comme un mirage
Des jours heureux artificiels
Elle enrichie et elle brouille Ma vision du temps présent
Elle proclame au monde
L’éloge de l’authenticité
Et de la reformulation permanente
Alors que sur les ruines de la colonisation
On érige comme des totems
Le squelette déchu des ancêtres exilé
Pour bâtir un présent
Qui fantasme sur son passé
Mardi de mariage à Noje Drehu
Ivre de joie Ivre de Bonheur
Le plateau se prépare
Depuis les rails des cuisines
Les yeux brulés par la fumé
Aux carrelages du « melekap »
Paré d’étoffes chinoises
Opanapo se prépare
Robes aux multiples couleurs
Couronne de « hnim »
Et cœur de cocotier fendu
Le oui éternel sera donné
Les verts et blancs se prépare
A la Sainte-Amour,
Les alliances s’échangent
Les ignames se transmettent
La valise se donne
Et les destins se marient
Extrait d’un futur recueil A la lumière du Tanoa
Par Rose WETE et Dr Paul FIZIN.
A télécharger cadeau en plus, des poèmes de Rose WETE originaire d'Ouvéa de la tribu de Gossanah. (suivre le lien). Ses poèmes sont en anglais. English
Elle travail actuellement dans le secteur de la diplomatie et est actuellement basé à SUVA aux iles Fidji.
« Qemëk
Respect et humilité précédé toujours la parole en pays kanak. A travers ces textes »
Dr Paul FIZIN diplômé de l’université de Bordeaux III
Enseignant en Histoire Géographie Lycée à la recherche d’une titularisation.
Paul FIZIN
Contact: 523279 https://paulfizin.wordpress.com/