Le numéro 60 de Nuelasin est disponible et en téléchargement dans cet article
èTéléchargez le dernier numéro de Nuelasin
Le petit plus de la rédaction :
Le collège de Tiéta a plus de 30 ans.
Un jour, un neveu qui m’a rendu visite à la maison voulait absolument que je l’amène pour qu’il foule la terre du collège de Tiéta. En montant les escaliers, je lui dis que la cour de notre école à Hunöj était plus grande que le collège de Tiéta. Il ne voulait pas me croire. Du haut des marches, on pouvait voir au fond le flanc de la montagne qui délimitait l’arrière-cour. Et je rajoutais que derrière le grand bâtiment de l’internat qui se dressait devant nous, il n’y avait plus rien. Lewatr était surpris. Il reprit disant qu’il s’étonnait plutôt par rapport au bruit que faisait le collège sur tout le territoire de la Nouvelle-Calédonie. Il faisait référence aux résultats surtout sportifs. Ben oui, on ne compte plus les trophées dans le CDI et dans la salle des profs. Et le collège continué le tapage dans beaucoup de disciplines. Je prenais l’exemple du neveu qui voulait voir le collège pour mesurer le chemin parcouru depuis 1990. C’est que le collège a grandi. L’ombre du manguier qui trône toujours à coté de la salle d’histoire/géo ne suffit plus pour contenir tous les élèves. Ce même manguier à ses débuts suffisait amplement et pour les élèves mais aussi pour tous les profs.
Maintenant à coté des escaliers de l’entrée principale, il y a un grand bâtiment. Le grand bâtiment administratif, témoin que le collège est passé à la vitesse supérieure. Cela ne va pas sans heurts. Que veut-on ?
Les frontières sont ouvertes, l’horizon s’est élargi en amenant le progrès. Internet est-là. L’autoroute de l’information amène à l’élève de Tiéta tous les évènements du monde et presque en temps réel. La vallée reculée n’est seulement plus que géographique. Les autres dimensions ne sont plus que de vagues vibrations.
Oui mais toute cette révolution ne nous rajeunit pas. Et on dirait que j’ai peur. De quoi, je ne sais pas. Les lourdes responsabilités nous tombent dessus comme le massif du Koniambo. Et la génération, la nôtre, nous les assumons mais quand je pense à la génération de nos élèves, je me pose beaucoup de questions. J’espère que d’ici-là, ils auront le temps de bien mûrir et qu’ils seront en mesure de prendre la relève surtout pour tenir les rennes du collège de Tiéta et de notre pays à nous tous. La Calédonie-Nouvelle.
Je l’ai écrit :
Mes 54 années pour que soit louée la Vie…
Je vais partager avec vous chè(res) ami(es) la réponse de mon père lorsque je lui ai annoncé un 24 mars d’une année oubliée : « Mon fils, ma paie suffit à subvenir aux besoins de la famille et de toute la famille. Papa te dis seulement de bien faire l’école. Je t’accompagnerai et plus tard lorsque tu auras un travail… de janvier à l’autre janvier, tu fêteras ton anniversaire tous les jours de l’année et tu t’achèteras le cadeau que tu veux t’offrir à toi-même. » Alors, je finis par oublier le jour de mon anniversaire mais je finis aussi par enlever ce jour-là de la tête de mes enfants. A la maison, la pratique est de ne pas fêter les diplômes, les naissances, les départs et d’autres évènements encore de la vie. Au fond, j’ai aussi un pincement parce qu’une année qui passe est une victoire sur les vicissitudes. Certainement qu’il y a une poussée existentielle de mon for intérieur. Faut-il l’extérioriser ? Le pli est déjà pris mais la porte aux partages restera toujours ouverte. A vous tous et à la toile… mes respects, ma reconnaissance et mes amitiés.
Bonne éternité à tous et bonne lecture. Wws