Une nouveauté disponible chez Calédo Livres, un recueil de nouvelles de Bertrand Pouget avec le soutien de l’atelier d’écriture de la maison du livre

Publié le par ecrivainducaillou.over-blog.com

Une nouveauté disponible chez Calédo Livres, un recueil de nouvelles de Bertrand Pouget avec le soutien de l’atelier d’écriture de la maison du livre

« Des Nouvelles de l’Ancien ». Une cinquantaine de petites nouvelles, qui décrivent d’une façon dérisoire, poétique et humoristique les ravages de la vieillesse. Un sujet qui nous touche tous. Ci-dessous le texte du quatrième de couverture pour en savoir plus et vous donner envie d’acheter un livre rare. Des nouvelles d’un ancien, d’un sage pour méditer peut-être sur la vie qui passe toujours trop vite. JP

Le prix de vente public est de 2500 F

Mon nom est Bertrand Pouget.

Je suis septuagénaire, assez âgé pour vous donner : « des Nouvelles de l’Ancien ».

Durant quarante ans, j’ai été soignant. Vivant dans le vrai monde des autres. Celui des corps et des esprits. J’y ai beaucoup appris.

J’ai quitté ce métier depuis presque dix ans. Survivant anonyme.

Alors, il m’a fallu apprendre à écrire. C’est l’Atelier de la Maison du Livre qui me l’a permis. Il est mené d’une main de soie par Fabienne. Elle veille à ce que l’inspiration rende joyeux. Chacun y est heureux des progrès des autres.

Mon père était un conteur de merveilles. Sa vérité subjuguait. Un Oriental des longues soirées. Il n’écrivait pas.

La parole a de plus belles robes que l’écriture. C’est une danseuse ensorcelante.

Mes écrits n’ont pas cette verve andalouse.

J’espère qu’ils ont du cœur et parfois de l’humour.

Je vous les confie, avec alacrité.

Un court extrait ci-dessous :

L’Horloge va s’arrêter.

Une dernière fois la petite aiguille va fixer ton image au mur de ma vie.

 

Sarah, lointaine Sarah, m’aimes-tu ?

Je pose la question à mon verre tulipe à demi empli de vin de sauternes.

Je suis seul ce soir.

Entré par effraction, le soleil couchant projette l’ombre du verre sur le mur ocre.

Au milieu de l’ombre, brille le diamant jaune du vin liquoreux.

L’ombre du verre penche.

Je le saisis, le lève à mon front, admire la transparence.

Puis, doucement je l’incline. Enfin je le gire.

Inclinaison, inclination, câline déclinaison.

Je hume longuement l’arôme empyreumatique, cette odeur discrète de caramel,

fine et légère comme tes fusinguettes… lointaine Sarah.

Dans l’ombre, où l’image est plus fine, les jambes du vin se forment.

L’eau s’écoule, l’alcool s’évapore.

De leur tension réciproque se fait le galbe, comme ta cambrure, orgueilleuse Sarah.

En descendant, perlent les larmes, les gouttes, les ronds de jambes.

Et ma colère tombe, au bord des larmes.

Et mon sénaire iambique perd son latin, noyé dans ces larmes, pieuses, rieuses, vineuses.

Au fond de mon verre doré, encore je suis le poète des iambes, l’amant de tes jambes.

 

Dans l’ombre, je veux être ton faiseur de ronds de jambes.

 

Entre le mot et le mort, juste un "r" de différence, celui qu'il me faut pour respirer.

Thierry Beinstingel

Publié dans Nouvelles

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