Frédéric Ohlen en lecture d'un texte de cet ouvrage. Photo JP
Rencontre mêlée : Paroles, autour de l’ouvrage Calédoniens - Lignes de vie d’un peuple, dir. Catherine C. Laurent, éd. HD, 2017
Avec Martine Nollet, Frédéric Ohlen, Elie Poigoune
Avec des acteurs comme Frédéric Ohlen, Elie Poigoune et Martine Nollet la promotion du prix Popaï du documentaire était assurée. Ils l’ont fait et bien fait en lisant des extraits des textes fédérateurs autour d’un thème d’actualité, le vivre ensemble à la veille d’un référendum qui risque une fois de plus de diviser les Calédoniens qui partagent pourtant le même amour pour leur île. Ce genre d’ouvrage est salutaire pour la Calédonie. D’ailleurs beaucoup d’autres ouvrages parus récemment vont dans le même sens, ils parlent de paix, amour, de partage. Des leitmotivs récurrents sur le Caillou, mais on ne s’en lasse pas. Je pense qu’une étagère entière est réservée pour des livres classés « Vivre ensemble » à la maison de la Calédonie à Paris. Je l’espère en tout cas. JP
Le bonheur de cette fin de Silo. Photo de Joël PAUL (libre de droit)
Le respect des traditions de cette fin de SILO
La porte du SILO 2018 s’est refermée comme elle avait été ouverte dans le respect, avec une coutume d’au revoir faite au directeur de l’ADCK Emmanuel Tjibaou par Nicolas Kurtovitch président de la maison du livre, Jean-Brice Peirano l’organisateur de ce salon très réussi ainsi Jean Vanmai et moi-même qui écrit ce billet encore sous le coup de l’émotion.
Quelques minutes avant cette cérémonie, les prix 2018 de ce SILO ont été décernés. Le prix Popaï fiction au livre Fin mal barrés de Jenny Briffa aux éditions Madrépore, Les Calédoniens de Catherine C. Laurent Prix Popaï du documentaireÉditions Ateliers Henry Dougieret le prix Michel Lagneau du premier roman à Sylvain Derne pour Les écarts de conduite.
Ces trois prix « calédoniens », ont ravi le public présent, des prix qui auraient pu être rebaptisés, prix du vivre ensemble. Un beau salon qui marque peut-être un tournant dans l’histoire des SILO avec ce partage équitable entre des invités internationaux de qualité et des écrivains locaux talentueux mais souvent peu connus. JP
NB : En l’absence de Catherine C Laurent, c’est Frédéric Ohlen qui a reçu ce prix. Frédéric Ohlen est l’un participants à cet ouvrage comme Elie Poigoune, président de la ligue des droits de l'homme et du citoyen de Nouvelle-Calédonie et Martine Nollet Journaliste qui avaient ce jour même présenté ce livre qui fera l’objet d’un prochain article car il s’agit d’un livre de paroles, de textes après des interviews de divers Calédoniens, un peu à la manière de Jacqueline Senès qui travaillait comme journaliste à Radio-Nouméa (précision pour les anciens). On peut regretter l'absence de Maïté Siwene à cette remise de prix qui a porté sur scène "Fin mal barrés".
Les Popaï
Merci au slameur Slimane Wénéthem pour ces deux photos et Delphine Mayeur pour la sienne
Lecture performance Les Sanglots de l’aigle pêcheur
Avec Paul Wamo, suivi d’un échange avec Adrian Muckle (Nouvelle-Zélande) En avril 1917, des Kanak du Nord de la Grande Terre se lancent dans une guerre contre les autorités françaises et leurs soutiens locaux (…). Vaincus par les armes, décimés, dispersés et pourtant toujours là, c’est à la parole et à l’écriture qu’ils confièrent le soin de garder la mémoire de ce temps.
Lecture - performance de Paul Wamo lors du marathon des mots 2015.
En avril 1917, des Kanak du Nord de la Grande Terre se lancent dans une guerre contre les autorités françaises et leurs soutiens locaux. Refusant le recrutement de nouveaux « volontaires » pour aller se battre en Europe et exaspérés par le déni d’existence que leur opposait la colonie, ils luttent douze mois durant, jusqu’à épuisement.
Vaincus par les armes, décimés, dispersés et pourtant toujours là, c’est à la parole et à l’écriture qu’ils confièrent le soin de garder mémoire de ce temps. Ce livre met en scène les voix qui, de 1919 à 2011, portent avec elles l’histoire de la Guerre kanak de 1917, son souvenir et son actualité. Liant histoire et anthropologie, articulant récits et épopées versifiées ici publiés en bilingue et commentés, cet ouvrage déploie une polyphonie par laquelle ses auteurs et des écrivains, poètes et narrateurs kanak de jadis et d’aujourd’hui composent ensemble une œuvre engagée dans la prise de souveraineté intellectuelle des Kanak.
Partie historique d’Adrian Muckle (en photo avec Paul Wamo) traduite de l’anglais par Frédéric Cotton.
Récits traduits du paicî par Kacué Yvon Goromoedo et Alban Bensa.
Livre accompagné d’une création sonore sur un CD de 40 minutes, Les Sanglots de l’aigle pêcheur. Récits et poésies sur la Guerre kanak de 1917, réalisée par L’Orage
Le Silo, c’est aussi une occasion pour l’achat de livres à prix cassés, de les faire dédicacer et à l’occasion d’écouter l’auteur à une causerie. On peut rencontrer des amis et s’en faire d’autres. Découvrir des talents confirmés et des auteurs émergents. Emportez votre liseuse comme plateau pour soutenir vos achats. Ça sert à ça aussi ! J’entends dire fortement qu’il est question de mettre en place une TGC de 3% sur tous les livres !!! Venez au SILO achetez avant que le livre coûte aussi cher que nos apéros. (À déguster avec modération) JP
D'autres articles à suivre. Ce matin je cause, je palabre plutôt puisque c'est dans une case et ensuite je dédicace avec d'autres auteurs. Joël
Au programme des invités du Silo 2018 ce jeudi 06 septembre après-midi avant l’ouverture au public du 11ème salon du livre océanien, une visite des espaces SILO avant un accueil traditionnel a été organisée au centre culturel Tjibaou puis une grande coutume devant les majestueuses cases traditionnelles en fin de journée. En l’absence d’Emmanuel Tjibaou, c’est Guillaume Soulard, le directeur artistique et culture, avec les responsables du centre culturel qui ont reçu la coutume des invités. La cérémonie s’est déroulée dans la pure tradition kanak. Avec Witi Ihimaera, auteur Maori, qui a fait le premier geste en apportant sa touche polynésienne, suivi de Pierre Furlan et Bernard Berger. L’émotion était palpable. Le « geste de retour » des administrateurs de l’ADCK a été à la hauteur de l’événement. Sur la natte, un objet en nacre (un symbole fort) a été posé pour témoigner du grand respect pour cette manifestation sur l’aire coutumière Djubéa-Kaponé. Ci-joint des photos de la coutume d’accueil, de la visite du centre, de la grande coutume. JP
« Faire la coutume »
C'est avant tout montrer son respect et son humilité. La coutume au sens large est l'ensemble des règles non écrites qui régissent l'équilibre social des Kanak, qu'ils soient en tribus (en milieux ruraux) ou non (milieu urbain). Il existe de nombreuses coutumes correspondant à chaque acte social ; sans cette coutume, l'acte social ne peut pas être reconnu (c'est-à-dire que les valeurs du respect et d'unité sont ignorées). La coutume est très codifiée quant à ses acteurs : on détermine qui, au nom du groupe (famille, clan ou tribu) donne la coutume, et qui la reçoit ou la rend.
Loin des aspects conflictuels du débat, faire la coutume c'est le geste, le don qui montre son humilité, son respect de l'autre et son respect de la règle. Elle est le socle d'un "acte d'échange non duelliste" dans lequel la parole et l'écoute prennent une dimension sacrée comme lors d'un mariage, d'un deuil, d'une réconciliation entre individus. Elle rappelle les alliances passées et présentes, dans le but d'affirmer l'esprit unitaire entre les individus. De nos jours, la coutume s'entend souvent en termes de don d'ignames, de tabac, de tissu et d'argent. Traditionnellement, on utilise les « monnaies kanakes » réalisées à partir de matériaux naturels (coquillages, poils de roussettes, os divers, etc.). Longtemps ont circulé de vieilles monnaies et aujourd'hui, leur création a été relancée : on voit, surtout dans le Nord, lors des cérémonies, circuler de magnifiques monnaies de création récente.
Celui qui fait la coutume pose sa coutume devant lui (igname, tissu…) et explique la raison du geste dans un discours. Celui qui reçoit « prend » la coutume posée, ce qui signifie qu'elle est acceptée. Il fait un « geste de retour » constitué aussi de tissu et de monnaie qui marque son remerciement. Ces tissus et monnaies permettront aux « porte-parole de la coutume » de montrer à leurs familles respectives que l'échange a bien eu lieu.
Faire la coutume englobe « des actes très divers relevant de notions diverses comme aux cérémonies d'arrivée, d'accueil, de séparation, de cycle de vie de personnes, cérémonies internes de la Grande Maison, cérémonies régionales, cérémonies de réconciliation, etc. » (Monnerie 2005ː37). Il convient de renvoyer aux figures de Maisons, Portes, Étapes, Chemins, où se définissent actes, expériences, réflexions, prises de position des personnes et des groupes sociaux. (Source Wikipédia)
Le SILO s’est forgé une grande place au sein des salons littéraires de la région Pacifique. La onzième édition du SILO marque quinze ans d’action et met à l’honneur les « Passeurs d’imaginaires », une douzaine d’invités internationaux (Australie, Fidji, France, Nouvelle-Zélande, Polynésie, Vanuatu) et plus d’une quarantaine d’invités de la Nouvelle-Calédonie (écrivain(e)s. Jean-Brice Peirano directeur de la Maison du livre de la Nouvelle-Calédonie s’est vu confier l’organisation à la place de la bibliothèque Bernheim et à ses équipes pour les années précédentes. Au cours de cet accueil des invités, la nouvelle équipe a présenté ses collaborateurs : Auriane Dumortier, dont c’était l’anniversaire (une vingtaine d’année à vue de nez), Aurélie, une bibliothécaire épaulée par des auxiliaires de vie (du SILO) Clément et Chiara, des élèves de l’EGC de Nouméa, ainsi que les modérateurs des rencontres au centre culturel Jean-Marie Tjibaou : Anne-Claire Lévêque, journaliste indépendante à Nouvelle-Calédonie La1ère (radio et télévision), Roland Rossero, écrivain et réalisateur, Virginie Soula, docteur en Lettres et enseignante à l’Université de la Nouvelle-Calédonie et Julia Trinson, journaliste aux Nouvelles Calédoniennes.
Les invités internationaux surtout ceux venus de France étaient encore un peu ébouriffés car certains venaient tout juste de sortir de l’œil du typhon Jebi qui vient de toucher le japon. Une escale mouvementée qui devrait leur laisser des souvenirs. Les invités du fenua semblaient frigorifiés mais tous étaient heureux de retrouver le Caillou car la plupart y sont des habitués. Après un petit encas, un rendez-vous pour une coutume à l’ADCK a été pris. Le SILO 2018 est sur les rails. JP
Avec son ouvrage "15 jours sans réseau", Sophie Rigal-Goulard est la lauréate. L'auteure viendra rencontrer les jeunes lecteurs calédoniens du 2 au 12 octobre. Cette année près de 9000 élèves de CM2 et de sixième ont voté sur internet ! Ils avaient le choix entre 7 ouvrages de littérature jeunesse.
Sophie Rigal-Goulard
Éditeur : RAGEOT EDITEUR (11/01/2017)
Résumé :
Privés de réseau !
Pour Emilie, 12 ans, qui adore FB et Instagram, Ambroise, 15 ans, qui ne peut vivre sans être connecté à sa team, et leur petit frère Lucien, ces vacances de détox numérique à la campagne sont un cauchemar. Il faut cesser de tweeter, liker, poster, snaper, scorer… et laisser tous les appareils hors de portée. Vont-ils protester, tricher ou jouer le jeu ? Si Emilie accepte de relever ce défi, Ambroise le réfractaire ne tarde pas à craquer… Supporteront-ils de vivre 15 jours sans Wifi ? Et passer un été inattendu avec eux-mêmes, leur famille et des vacanciers, en réinventant leur quotidien ?