Les larmes de l’île violée

Publié le par ecrivainducaillou.over-blog.com

Nouvelle-Calédonie mine kouaoua

 

Du Gondwana séparée, libre, elle avait dérivée.

 

Très éloignée du continent d’où elle était née,

 

Fatiguée, elle s'était arrêtée et lentement fixée.

 

Du corail s’érigea en barrière pour la protéger,

 

Mais le soleil des tropiques la faisait transpirer

 

Enfantant des sources d’où jaillir l’eau glacée.

 

Des graines portées par le doux souffle des alizés

 

L’habillèrent d'un duvet végétal germe de forêts

 

De plantes endémiques qui feront sa renommée.

 

Elle demeura ainsi en paix des millions d'années.

 

Quand des hommes vinrent pour la coloniser.

 

En piétinant son sol pour en faire des sentiers,

 

Ils coupèrent ses arbres pour pouvoir s’abriter

 

Et firent des brûlis pour planter l’igname sacrée.

 

Un vrai supplice qui ne faisait que commencer.

 

Défrichée, labourée et déjà couverte de plaies,

 

La découverte du minerai "nickel" allait la tuer.

 

De par sa chaire excavée transformée en acier

 

Demeurent des cratères béants jamais rebouchés.

 

Elle sanglote des rivières de larmes polluées

 

Pourprées comme le sang d’une terre violée.

 

JP Un poème ancien modifié le 24/02/2014

 

Publié dans Poésie

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