Daniel Miroux, Frédéric Ohlen les lauréates et les bénévoles de l'association
Après une nuit étouffante à cause de la dépression tropicale 96P qui s’approche de la Nouvelle-Calédonie en se renforçant pour venir nous faire coucou demain au stade de dépression tropicale forte ou de cyclone tropical.
Les aficionados de la dictée du Pacifique étaient bien présents, entassés dans la moiteur de la salle Eiffel à la bibliothèque Bernheim, sans aucune précaution pour éviter de se faire contaminer par le Covid-19, terreur des virus, qui se prépare à envahir nos organismes de Calédoniens amateurs de roussette. Mais comment résister à l’appel de la dictée quand on sait que le texte était « dicté » par Frédéric Ohlen, l’incontournable écrivain, primé par de nombreuses récompenses, dont le prix Popaï du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, obtenu à deux reprises. De plus, l’Officier des Arts et des Lettres et des Palmes académiques, possède un bel organe parfaitement adapté à l’exercice. Ce qui a provoqué des réflexions amusantes dès le départ de la lecture : « Peut-on ajouter des aigus avec la sono ? », la voix de Frédéric résonnait dans cette salle au plafond très haut, au point de gêner sa compréhension. Autre attrait de cette dictée, le texte, un extrait d’une nouvelle du recueil Les Fleurs de Potr de Léopold Hnacipan, un de nos meilleurs écrivains kanak, qui a compris depuis longtemps que le temps de l’oralité était terminé. Le texte était original et ponctué de noms propres en drehu qui avaient été heureusement répertoriés et inscrits sur un tableau.
Avec la chaleur, le vieux bâtiment et l’atmosphère angoissante de l’attente d’être touché par la pandémie dans les prochains jours pouvaient faire penser à la période de la guerre du Pacifique. La Nouvelle-Calédonie faisait barrage à l’envahisseur coronavirus. Les américains auraient pu débarquer massivement ce samedi à Nouméa, ils auraient trouvé les Calédoniens et la bibliothèque tels que le général Patch les avaient vus après son débarquement. Même dans ce climat de crise, déterminés, les Nouméens ont fait leur épreuve annuelle de français. Les participants ont été héroïques en bravant les éléments. Les meilleurs dans la catégorie adulte ont été :
Sandrine Teysonneyre
Christine Bourrelly
Yvette Thoreau
Chez les jeunes de plus de treize ans, qui ont passé la même épreuve, les lauréats sont :
Sarra Joumdy
Martin Tantot
Fanny Le Talec
Cette dictée du Pacifique a été une réussite, les corrections et le dépouillement ont donné lieu, comme d’habitude, à quelques empoignades car on ne rigole pas avec l’orthographe et la grammaire chez les amoureux du français. Par contre, on se quitte toujours heureux d’avoir retrouvé pour un moment le bonheur de redevenir élève pendant une heure ou deux. JP
La galerie Arte Bello héberge une exposition "Croissance et Conséquences" parfaitement en phase avec le prochain thème du salon international du livre océanien, il n'est pas trop tard pour y aller et se mettre en jambes pour le SILO.
SILO 2020 : Salon international du livre Océanien
Le salon 2020 se tiendra du 8 au 11 octobre au centre culturel Tjibaou.
La thématique est orientée autour des problématiques environnementales et se formule ainsi :
Prix Le goût des sciences : annonce des nommés de l'édition 2019
Cette année, « Le goût des sciences » fête son 10e anniversaire ! Depuis sa création, ce prix littéraire scientifique décerné par un jury interdisciplinaire, a pour objectif de rendre accessible la science au grand public en distinguant un ou plusieurs auteurs pour la qualité de leurs ouvrages en termes de médiation scientifique.
Le jury a annoncé les nommés pour l'année 2019 dans deux catégories: le prix du livre scientifique adulte et le prix du livre scientifique jeunesse. Les deux lauréats seront désignés lors de la cérémonie de remise des prix qui aura lieu au salon du livre le 20 mars prochain. Les nommés de cette édition, choisis parmi une sélection d'ouvrages parus en 2019, sont les suivants :
Un jury d'experts
Le jury du prix est composé chaque année de personnalités et experts du monde scientifique. Il sélectionne et élit les meilleurs ouvrages en fonction de la justesse des données, de la créativité dans la conception des supports, de l'originalité des sujets ou des approches pédagogiques. Les membres pour l'édition 2019 sont les suivants :
Cyril Birnbaum, chef du département Planétarium à la cité des sciences et de l'industrie et astrophotographe pour la revue "Ciel et espace"
Guillaume Desbrosse, directeur de la rotonde, C.C.S.T.I. de Saint-Etienne et Président de l’AMCSTI
Pascal Deynat, docteur en ichtyologie et responsable du secteur sciences de la librairie Gibert Joseph Paris 13, attaché au Musée du quai Branly-Jacques Chirac
Jean Dhombres, mathématicien, historien sciences et ancien directeur d'études à l'E.H.E.S.S. et du C.N.R.S.
Pierre-Henri Gouyon, biologiste, Professeur au Muséum national d'histoire naturelle, à l'AgroParisTech, à l'E.N.S. Paris et à Sciences Po
Fabrice Nicot, journaliste scientifique et rédacteur en chef adjoint du magazine #Sciences
Yves Sacquin, chercheur en physique des particules à l'institut de recherches sur les lois fondamentales de l'univers au C.E.A. Saclay
Violaine Sautter, géologue au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, directrice de recherche au C.N.R.S. et membre du programme Curiosity sur Mars
Trois nouvelles personnalités rejoignent le jury pour cette édition anniversaire :
Jean-Baptiste De Panafieu, auteur scientifique
Marie-Charlotte Morin, docteure en biologie, auteure de théâtre scientifique et actrice
Cécile Ribault-Caillol, journaliste Radio France et comédienne
Dans le cadre de la catégorie du prix du livre scientifique « jeunesse », trois ouvrages retenus par le jury sont soumis chaque année à une classe de collégiens qui sélectionne le lauréat (collège La Cerisaie à Charenton-le-pont).
(Source Ministère de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation)
A l’occasion du salon Livre Paris, qui se déroule du 19 au 23 mars 2020, le ministère des outre-mer, en partenariat avecOutremers360°, organise un concours littéraire sur le thème acrostiche. Un concours ouvert à tout public.
Un acrostiche est un poème de forme brève, dont les initiales de chaque vers lues de haut en bas forment un mot en rapport avec le sujet du poème. La forme peut être rimée ou non, rythmée ou libre.
Comme Apollinaire qui a écrit des acrostiches formant le nom de sa bien-aimée Lou :
La nuit mon cœur la nuit est très douce et très blonde
O Lou le ciel pur aujourd’hui comme une onde
Un cœur le mien te suit jusques au bout du monde
Le concours ACROSTICHES 2020 propose aux participants de rédiger un poème formant le mot OUTRE MER !
Et décrivant la représentation ou le sentiment du rédacteur par rapport aux territoires ultramarins. Qu’évoque pour vous le mot OUTREMER ? Une description ? Un sentiment ? Une appartenance ?
Décrivez-le avec vos mots, vos émotions et faites voyager les membres du jury pour tenter de gagner le grand prix littéraire du ministère des outre-mer 2020 !
Envoyez-nous votre plus beau poème avant le 6 mars, heure de Paris et tentez de gagner un lot de livre d’une valeur de 300 euros ainsi que la publication de votre œuvre sur le site d’Outremers 360° !
Pour participer, rendez-vous sur le site du ministère des outre-mer :
LA NUIT DES IDÉES : MALA MARIP ("Etre vivant en langue Fwái, Hienghène) C'est avec l'ambassade de France en Nouvelle-Zélande que nous vous présentons cette année La nuit des idées avec le thème « Etre vivant »... Une opération internationale initiée par l'Institut Français, qui met en avant la réflexion et le partage des savoirs, une occasion de remettre la pensée pour tous au devant de la scène en s'émancipant des logiques de consommation culturelle.
Au fil de courtes interventions, nous écouterons Emmanuel Tjibaou faire vivre la coutume, Maité Siwene et/ou Stéphane Piochaud lire « une histoire de Deva », Amaury Da Cuhna nous parler de photographie, James Nikitine commenter ses images du fond des eaux, Hoel Duret évoquera l'art et le paysage.
Nous déambulerons au fil des œuvres avec les commentaires de la galeriste Gabriela Salgado puis nous laisserons le vivant nous chatouiller le palais avec un verre de vin naturel présenté par Guillaume Berger et le philosophe Mathieu Solier.
Cette soirée a été pensée et sera organisée avec certaines structures culturelles du pays : la bibliothèque Berheim, le festival Anûù-rú aboro, le Poémart, la Maison du livre, l'AFMI.
Retour sur l’édition en Nouvelle-Zélande :
La Nuit des Idées 2020 en Nouvelle-Zélande a eu lieu le 31 janvier à Wellington !
L’ambassade de France en Nouvelle-Zélande a présenté cette seconde édition franco-kiwi de la Nuit des Idées ! au musée Te Papa à Wellington.
A la tombée de la nuit, une succession d’artistes, intellectuels, scientifiques français et de la région du Pacifique, sont intervenus sous diverses formes pour exprimer ce qu’être vivant signifie pour eux et peut être aussi pour nous.
Le thème global pour 2020 sera "Être vivant". En Nouvelle-Zélande, le focus sera la recherche d’équilibre entre les perspectives françaises et pacifiques.
« Tihei Mauri Ora » est une expression māori signifiant « Il y a de la vie ». Elle peut être interprétée de différentes façons, aussi bien comme un remerciement à la nature, qu’un appel à vivre pleinement ou encore une lueur d’espoir. Tel un reflet de notre temps, cette expression peut aussi nous reconnecter à l’urgence d’agir pour continuer de vivre en harmonie non seulement avec la nature mais aussi avec nous-mêmes.
(Voir la vidéo ci dessous après le programme)
le programme de jeudi au centre culturel à Nouméa
19h - Espaces Mwakaa - HURE MENO / Le geste de bonjour dans la coutume par Emmanuel Tjibaou
19h20 - Lecture de texte - HISTOIRE DE DEVA d’après le récit de Blaise Moimbeu & Ito Waïa, texte de Sosthène Dessange par Maïté Siwene
19h50 - déambulation vers la salle Sisia et rencontre avec les MINUTE LUMIERE du festival Anûû-rû Âboro.
20h - Salle Sisia - VIVRE DANS LE PARC OU DANS LA FÔRET La transformation du paysage par l’art par Hoël Duret
20h20 - Salle Sisia - LA VIE AU BORD DE LUMIERE - film et intervention sur les fonds marins, là où la lumière disparait par James Nikitine
20h50 - Salle Sisia - L’IMAGE D’UNE SOUCHE - Comment une image prolonge une idée de la vie dans notre expérience du monde ? par Amaury Da Cunha.
21h10 - Salle d’exposition - visite de SAUVER LE MONDE par Gabriela Salgado
21h30 - Terrasse Perui LE VIN VIVANT - impromptu par Mathieu Solier et Guillaume Berger
Livre Paris réserve chaque année une large place à la création éditoriale dans toutes les régions de la France, de l’outre-mer et des territoires de la francophonie. Les éditeurs régionaux travaillent quotidiennement à faire vivre toutes les littératures (du roman à la poésie, en passant par la jeunesse, les essais, la bande dessinée…) et sont présents à Livre Paris sur différents pavillons régionaux pour présenter et diffuser leurs catalogues et échanger avec le public.
Pour la 9ème année consécutive, un pavillon dédié à la littérature des outre-mer sera mis en place au cours de la 40ème édition du Livre Paris qui se déroulera du 20 au 23 mars à Paris- Porte de Versailles. L’occasion pour les amoureux du livre et de la culture ultramarine en général de rencontrer et d’échanger avec les auteurs et les éditeurs des outre-mer.
Moment fort de l’année littéraire, le salon du livre dénommé désormais Livre Paris, célèbre cette année sa 40ème édition. Evènement culturel et littéraire le plus populaire de France et à l’international, reflet de la richesse et diversité du monde de l’édition, Livre Paris a accueilli près de 170 000 visiteurs l’an dernier.Plus avec un article Outremer 360°
Un espace de 200 m2
Des rencontres inédites et de qualité que l’on retrouvera également au pavillon des outre-mer, un espace de 200 m2 dédié à la littérature ultramarine où auteurs et éditeurs ultramarins, dont les éditions Orphie, la Réunion des livres, Au vent des îles ou encore la librairie du musée du quai Branly Jacques Chirac, pourront partager avec le public.
Dates, horaires et accès
Vendredi 20 mars de 10h00 à 20h00
Samedi 21 mars de 10h00 à 20h00
Dimanche 22 mars de 10h00 à 19h00
Lundi 23 mars de 9h00 à 18h00 : Accès réservé aux professionnels de 9h à 12h, ouverture au public à partir de 12h
Porte de Versailles – Pavillon F19 – Paris, France
Michel Bussi, Victoria Mas, Gaël Faye, Esther Duflo, Fred Bernard...
En 2020, retrouvez à Livre Paris les auteurs qui ont rythmé l'actualité littéraire de ces derniers mois. Littérature générale, BD, Jeunesse, Young Adult, Polar... Découvrez les premiers noms confirmés pour cette nouvelle édition.
Cette année, Livre Paris vous fera découvrir les littératures et les cultures indiennes et roumaines.
À l’occasion de la 40ème édition de Livre Paris, le Centre national du livre (CNL) met à l’honneur le 9e art dans le cadre de l’Année nationale de la bande dessinée, « BD 2020 », à travers une programmation ambitieuse, ouverte à tous. Sur sa scène de 200 places, le CNL accueille cette année des auteurs de la bande dessinée, des arts et des idées lors de grandes rencontres et de plusieurs duos inédits.
Lancée par le ministre de la Culture, Franck Riester, l’Année nationale de la bande dessinée est organisée conjointement par le Centre national du livre (CNL) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image (CIBD), en collaboration avec les services du Livre et de la Lecture de la direction générale des Médias et des Industries culturelles du ministère de la Culture. L’Année nationale de la bande dessinée a pour ambition d’accroître la visibilité de la bande dessinée en faisant naître des initiatives nouvelles et en mettant en avant les actions déjà existantes en France comme à l’étranger.
La Nouvelle-Calédonie entend ainsi poursuivre son investissement pour la promotion de la francophonie dans la région. Une prochaine étape sera d’ailleurs d’évoluer du statut de membre associé de l’OIF à celui de membre à part entière. « Des démarches en ce sens sont en cours », a assuré Yoann Lecourieux, membre du gouvernement notamment en charge de la francophonie le mercredi 28 août au cours de la présentation du 12e Forum francophone du Pacifique a lieu du 5 au 7 septembre 2019, à Nouméa.
Pays francophone le plus éloigné de la France hexagonale, aux antipodes, un avant-poste dans la région, la Nouvelle-Calédonie peut et doit probablement servir de relais pour la promotion de la langue française et des valeurs portées par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Si nous avons un petit rôle à jouer, c’est néanmoins l’Afrique le principal vecteur de la langue française et qui le sera de plus en plus, c’est le sujet de ce petit article pour vous faire découvrir des auteurs africains qui l’abordent une vidéo de 2019 sur la francophonie vue d’Afrique. JP
NB : Ce sont des informations piochés dans le Monde et Le site Mondesfrancophones.com avec deux titres que j’ai choisi. JP
I La francophonie, oui, le ghetto : non !
Alain Mabanckou a déclaré dans un article de 2018 : « La littérature-monde en langue française est la reconnaissance et la prise de conscience de notre apport à l’intelligence humaine, avec cet outil qu’est la langue française, cet outil que beaucoup ont hérité de manière conflictuel, d’autres part choix, d’autres encore parce que leurs ancêtres étaient Gaulois — mais faut-il passer notre existence à accuser le passé ou à bâtir un avenir ? Notre tâche est de suivre la marche de cette littérature-monde en langue française, (…) de regarder dans un ensemble plus étendu, plus éclaté, plus bruyant, c’est-à-dire le monde. La fratrie francophone est en route. Nous ne viendrons plus de tel pays, de tel continent, mais de telle langue. Et notre proximité de création ne sera plus que celle des univers.» (« La francophonie, oui, le ghetto : non ! ». Le Monde
Son dernier livre : Dictionnaire enjoué des cultures africaines d'Abdourahman Waberi et Alain Mabanckou
Description : Abécédaire buissonnier, ce livre propose une sorte de portrait ou plus exactement une mythographie qui donne à voir et à sentir le pouls de l’Afrique. Un très grand continent dont la puissance culturelle est en train de se déployer sous nos yeux. ... Plus
II Vive la « littérature-monde en langue française »
L’auteur présenté dans cet article considère que :
« La francophonie et ses littératures sont une opportunité d’humanisation de la mondialisation »
Extrait d’une rubrique de Marcel Ateufack Dongmo que l’on peut retrouver en intégralité en suivant ce lien Marcel Ateufack Dongmo
Rodrigue Marcel Ateufack Dongmo est né à Dschang, une petite ville de la région de l’Ouest Cameroun. Membre de la “Cameroon Debete Association“, Initiateur de “l’Association pour la Défense et la Promotion du CamFranGlais“ (ADPC). Rodrigue Marcel Ateufack Dongmo est originaire de l’Ouest Cameroun. Il a été assistant de littératures de langue française au romanisches seminar de l’université de Zurich (Suisse), où il défendu une thèse de doctorat PhD sur les représentations littéraires de la diaspora africaine de France. Il est auteur de plusieurs articles et d’un ouvrage intitulé "L’intermédialité comme paradigme de l’écriture romanesque". Ses travaux s’articulent autour des rapports de la littérature aux autres médias et aux autres domaines du savoir ; les questions identitaires et les représentations littéraires de l’Afrique.
Dans cet article Marcel Ateufack présente le livre ci-dessous :
Francophonie, postcolonialisme et mondialisation, un livre d’Yves Clavaron
Francophonie, postcolonialisme et mondialisation est un ouvrage d’yves Clavaron publié en 2018 aux éditions Classiques Garnier. Comme l’indique son titre, il s’articule autour des notions de francophonie, de postcolonialisme et de mondialisation, trois notions dont l’auteur se propose de « mettre en jeu les interrelations » (13). « Les littératures postcoloniales ou migrantes [découplent] l’association langue/nation » (11), soulignant ainsi les limites d’une telle association dans les études littéraires. Par ailleurs, le contexte de mondialisation rend obsolète « le schéma traditionnel de l’Etat-nation et de ses frontières, [ce qui invite à nous] déprendre du « nationalisme méthodologique» pour prendre en compte la « cosmopolitisation » contemporaine » (11). A partir de ces deux constats, l’auteur entreprend « d’examiner la place des littératures d’expression française dans le cadre de la mondialisation tout en élargissant la réflexion à des phénomènes non spécifiquement francophones, de relier les cultures de la décolonisation, de l’immigration et de la mondialisation dans une planétarité où s’entend encore le français » (13). Il se propose ainsi de « construire des espaces littéraires transnationaux inédits, où la langue française renouvelle les modèles politiques qui lui sont traditionnellement associés (…) par une pratique poétique de la différence (…) et de la résistance dans les domaines mondialisés qu’elle investit (…) » (13). Ce projet est fondé sur l’hypothèse selon laquelle les « Globalization Studies » constituent une voie de sortie « des représentations sociopolitiques exclusivement nationales et un prolongement des études postcoloniales » (12). [A ce titre], elles marquent la fin «d’un intérêt pour les processus d’impérialisme culturel ou de néo-colonialisme [au profit] des phénomènes d’ambivalence, de relativisme et d’interrelations au sein d’une société globale innervée par des flux transnationaux (…) » (12). Dans cette dynamique de passage et d’échange, « la dimension conflictuelle ou antagoniste s’estompe » (12). L’auteur considère également que « la francophonie » et ses littératures sont une « opportunité d’humanisation de la mondialisation » (12). Globalement, la réflexion de cet ouvrage comporte deux mouvements structurés en cinq sections qui charrient la thèse suivante : le déclin de l’Etat-nation nourrit des pratiques culturelles et littéraires qui se veulent transculturelle, hybride et anti-impérialismes, suggérant ainsi une « post-francophonie » à l’échelle planétaire portée par une « littérature-monde » qui transcende les frontières culturelle, nationale et linguistique et qui invite par son anti-impérialisme et son caractère monde à prendre en compte les « problématiques écologistes ». Le concept de « littérature-monde en français » apparaît ainsi comme un catalyseur à l’élaboration de dynamiques nouvelles. L’originalité de l’ouvrage réside entre autres dans sa proposition de deux outils d’analyse globalisant pour cerner un monde globalisé : le « comparatisme global » et l’ « écocritique postcolonial ».
Pour une approche nouvelle des littéraires francophones
Le premier mouvement de cet ouvrage — correspondant à sa première section : « Le monde en français » (17-47) —, est la théorisation d’une post-francophonie (par la mise en relation des études postcoloniales et du monde anglophone en général) débarrassée du francocentrisme et considéré comme un contrepoids de l’impérialisme occidental…Suite
PS : Professeur des universités, Yves Clavaron enseigne la littérature générale et comparée à l'Université de Saint-Étienne. Ses travaux portent sur les littératures coloniale et postcoloniale, sur la littérature de voyage et sur les relations entre littérature et espaces. L’Ecrivain du Caillou suppose que les universitaires arriveront à suivre mais je n’y suis pas arrivé totalement, mon bagage est trop léger pour ce chercheur. Cet article n’a qu’un seul but l’ouverture d’esprit de ceux qui cherchent comme moi à comprendre. JP
La francophonie avec une vidéo pour faire le point sachant que :
Le continent africain abritera 70% des francophones en 2050.