Oléti, une causerie et un geste coutumier de départ avec Claude Beaudemoulin
Retenir cinquante-quatre clichés sur des dizaines de milliers. C’est le pari qu’a relevé le photographe Claude Beaudemoulin avec son beau livre Oléti. Une façon de dire merci à la Calédonie où il a vécu 28 ans. « C’est une parole et un geste coutumier traduit en images. », dit-il à propos de cet ouvrage de photographies avec des textes de Jacqueline Paschetta.
Avec un écran en hauteur pour projeter des photographies au dessus de la tête, Claude Beaudemoulin a résumé la genèse de son livre. Un ouvrage qu’il avait envie de réaliser depuis longtemps. Le confinement, pour cause pandémie, lui a donné le temps nécessaire pour le faire. Il a d’emblée expliqué que ses photos ne sont pas légendées volontairement, ni datées mais accompagnées par des textes de sa complice et amie Jacqueline Paschetta. L’auteure a participé au choix des photos pour qu’elles ressemblent et reflètent le talent du photographe. Il a accepté ces arbitrages volontiers car la poétesse est sa grande amie. Il a parlé photographie, c’est bien normal. Il se dit auteur et non artiste. L’artiste signe et influence la perception du ressenti de celui qui admire une œuvre. Il ne veut pas tricher. On ne triche pas en photographie. Ça va trop vite, au point de se poser la question parfois : « Est-ce moi qui ai fait ça ? ». Il a longtemps été fidèle à l’argentique. Jusqu’à arrêter la photo un certain temps pour ne pas passer définitivement au numérique. « Avec le numérique il n’y a pas la jouissance de l’attente, de la surprise », a-t-il expliqué. Il y est venu néanmoins, mais la nostalgie est toujours présente. On le sent bien quand il ajoute, « il faut faire avec ». Cette causerie-coutume a été bien sympathique avec un passage en revue des photos de l’album pour terminer. La semaine prochaine dans cette même librairie c’est le lancement officiel de Racines de Frédéric Ohlen, un ouvrage de science-fiction d’une grande qualité. Il a été présenté en avant première au SILO 2020 à l’ADCK.
NB : L’auteur a reçu un Popaï beau livre documentaire pour son ouvrage sur le Cheval réalisé avec Nicolas Petit
A propos de l’ouvrage par l’auteur :
« Je le dédie à ses habitants, à sa culture, et je m’inscris modestement dans ses rituels, ses symboles si importants qui relient les hommes et donnent un sens à la parole donnée. Ce livre est un peu comme une parole et un geste traduits en images.
En quittant la Nouvelle Calédonie, je formule un vœu de paix, d'harmonie et d'amour pour ce pays qui m’a tant donné et appris, qui m’a transformé.
Ha ecked et oléti »
Claude Beaudemoulin
Jacqueline Paschetta est née à Nice le 13 avril 1958. Sa famille paternelle, originaire du Piémont, s'est installée à Nice avant 1860, c'est-à-dire à l'époque du Comté de Nice. Elle est devenue française par les aléas de l'Histoire.
L'auteure a passé toute son enfance à Nice. Elle a fait des études de lettres à Paris, puis enseigné au Maroc, en Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Wallis et Futuna. Elle réside actuellement à Tahiti où elle enseigne les lettres et le cinéma. Elle a commencé par écrire de la poésie et publié deux recueils, L'Or et l'ombre et Les Prunes de Pompéi et un roman Histoire d'Octavie.