« Des livres et nous » : Attention danger, plumes en liberté !

Publié le par ecrivainducaillou.over-blog.com

Pendant l'enregistrement de l'émission à la maison du livre

Pendant l'enregistrement de l'émission à la maison du livre

Après « Paroles Libres », la solidarité des artistes calédoniens pour la liberté d’expression du mardi 20 janvier à la maison Célières, la première émission 2015 de « Des livres et nous » du mardi 24 février, le rendez-vous mensuel de NC 1er, ne pouvait pas débuter l’année sans aborder le thème de la liberté d’expression. Les plateaux télé et les journaux métropolitains ont consacré moult papiers et émissions sur le sujet tandis que la Calédonie a été assez frileuse sur le sujet.

 

Au programme, les invités de Cris, Etienne Dutailly, responsable du Chien Bleu. Bernard Berger, auteur et dessinateur. Jilème, auteur et dessinateur. Léopold Wawes Hnacipan, écrivain. Ainsi que Pierre Faessel pour "l’édito sans détour" et une présentation des nouvelles parutions. En live le groupe les "100 FOUS" (Erwan, Fly et Freddy).

Sur le site de reporter sans frontière, le 14 février 2002 on pouvait lire « Selon les informations recueillies par RSF, Etienne Dutailly, fondateur et rédacteur du mensuel satirique Le Chien bleu à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), a été violemment agressé, le 13 février 2002, par deux inconnus qui s’étaient introduits dans son bureau sous le prétexte de vouloir lui parler d’un sujet d’actualité... RSF rappelle que, le 11 juillet 2001, Etienne Dutailly avait déjà été agressé par un inconnu. Il avait porté plainte et précisé que cette agression était vraisemblablement liée à son activité professionnelle ».

Etienne Dutailly, était l’invité de prédilection pour cette émission après les attentats de Charlie Hebdo. Nous avons peu de précédents d’agression de ce type en Nouvelle-Calédonie. Le patron du Chien Bleu a largement développé sa conception de son métier de journaliste. Il était le seul sur le plateau de la maison du livre à avoir donné des coups et en avoir reçu au sens propre comme au figuré. Néanmoins, la liberté d’expression sur le Caillou, le communautarisme, la religion et le vivre ensemble ont été abordés sans tabou. Bernard Berger, auteur et dessinateur ainsi que Jilème ont, eux aussi, témoigné de leurs expériences mais ces deux auteurs d’ouvrages sur le destin commun, sont plutôt consensuels, comme l’était Albert Camus, qui avait la volonté de trouver une solution au conflit en Algérie, il voulait que les gens se parlent. Il avait écrit (à l'époque des attentats et des morts dans les rues) cette phrase, que l'on peut appliquer à la situation actuelle : "On est condamné à vivre ensemble. Ou à mourir"."

C’est Léopold Hnacipan, Originaire de la tribu de Hunöj à Lifou, professeur de français au collège de Tiéta à Voh, écrivain, et le co-auteur d'Olé, Oléti avec Noella Poemate, recueil de nouvelles édité par l'association Ecrire en Océanie qui a apporté un gros plus au débat en expliquant la vision kanak de la liberté d’expression. En insistant sur le fait que la prise de parole, est un devoir mais avec des règles et des contraintes liées à la coutume et la religion, spécifique au pays. Son témoignage, avec des exemples simples et explicites, a été très enrichissant. Le poids de la coutume, des traditions, de la religion, pèse lourd en Nouvelle-Calédonie en générant une autocensure quasi automatique des auteurs. JP

PS : Léopold avait beaucoup de mérite d’être présent à l’émission car descendu de Koné le jour même, il devait remonter aussitôt après l’émission pour reprendre ses cours le lendemain. JP

Les invités et Pierre Faessel debout

Les invités et Pierre Faessel debout

Publié dans Maison du livre NC

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