Je pénètre dans un sanctuaire idéologique, premier lycée kanak. D'emblée, le sauvage m'impressionne. La forêt pousse en pagaille. Les arbres sont des gratte-ciels, des ascenseurs à oiseaux. Les odeurs, sous la canopée, c'est du blaire en extase. Les hommes se fabriquent dans les graines et naissent dans les fleurs. La nature est gorgée de nickel. Les montagnes en suintent à ciel ouvert pour des millions de dollars. Je loge dans un bloc de studios en compagnie d'autres profs. Ma fenêtre donne sur des vallonnements somptueux. La cambrousse, c'est des fleurs en essence qui tombent du ciel en goutte à goutte. La lune se hisse sur un azur d'or. La nuit est une machine à lucioles. Ca me colle le vertige. J'en chiale tout seul. Pas la berlue. Mes yeux, c'est pas rien comme vision fantastique. Le cœur ne bat que pour ça, la beauté, rien que la beauté. Elle rachète toutes les saloperies du monde et les hommes avec.
Dans le tumulte de la joie est le récit d'un homme qui cherche à se connaître en traversant toutes les expériences qui lui sont données de vivre. Eloge de la vie sitôt qu'on cesse de vouloir la refuser, ce livre percutant nous protège contre les tentations du désenchantement et prône une philosophie de la joie dont nous sommes les seuls créateurs.
Auteur(s) : Thierry Charton,
Genre : Récit,
Editeur : Editions Spinelle,
Biographie de l'auteur
Thierry Charton vit et travaille en Nouvelle-Calédonie.
Ce livre m’a été recommandé par Frédéric Ohlen l’auteur est un ami de Charles Juliet, un laissez-passer indiscutable pour moi. Ce livre est disponible à la librairie Calédo Livres au prix de 2250 F. JP
Des parutions exposées à Calédo Livres et Nicole Isch en début d'intervention
Hier soir, mercredi 26 juin 2019, Nicole Isch avait donné rendez-vous aux fans des causerie de la petite librairie, installée à côté de la Mairie de Nouméa que l’on ne présente plus, pour commenter son travail sur le deuxième tome de Littératures calédonienne. De nombreux auteurs ont répondu présent ainsi que des enseignants curieux d’en savoir plus. L’association des écrivains calédoniens avec Jean Vamai était représentée par son président. Frédéric Ohlen, « le majestueux poète », dira Nicole Isch était là, affublé de ses nombreuses casquettes : auteur, enseignant, éditeur et officier des Arts et Lettres. La rosette épinglée au revers de sa veste le rappelait à ceux qui l’ignorent encore. Sa présence a donné de la solennité au lancement de cette nouvelle parution.
Ismet Kurtovitch a peut-être eu la phrase qu’il faut retenir de cette réunion à propos de ce livre : « Les enseignants n’ont plus d’excuses pour ne pas enseigner la littérature locale ».
« … Quand on veut étudier des auteurs calédoniens. Il faut souvent tout élaborer soi-même, examiner avec le plus grand soin les programmes officiels, se conformer à l’orientation du Gouvernement sur l’École Calédonienne, valoriser les langues et cultures kanak, renforcer la cohésion sociale avec les valeurs du Vivre ensemble », écrit Nicole Isch dans sa présentation de lectures calédoniennes pour ici et là-bas, le sous-titre de son ouvrage. Elle a tout fait pour facilité cette approche de littérature calédonienne avec ses deux livres sous la forme de fiches ou d’interviews pour faire connaissance avec les auteurs. On attend le troisième tome et pourquoi pas le quatrième dans les mois qui viennent. JP
Votre prochain rendez-vous, mercredi 26 juin 2019 à 18h00 : causerie autour du deuxième tome des « LITTÉRATURES DE NOUVELLE-CALÉDONIE » avec Nicole Chardon-Isch et ses collègues. Ce rendez-vous sera surement un grand moment de littérature, la causerie de l’année de la librairie Calédo Livres ! Car Nicole est probablement la personne qui connait le mieux les écrivains calédoniens contemporains.
Nicole Chardon-Isch analyse leurs textes sans relâche depuis plusieurs années. Avec le Tome 1 de l’ouvrage littérature Calédonienne madame Isch a réalisé un outil indispensable aux acteurs de la filière livre particulièrement destiné aux enseignants pour faire vivre la littérature du pays en la proposant à leurs élèves. La production littéraire locale est riche mais encore trop méconnue. L’inventaire n’est pas terminé, un tome 3 est programmé. Nicole passe au peigne fin la littérature calédonienne en découvrant des talents qu’elle veut faire connaître. Les auteurs du Caillou sont nombreux et ils méritent d’être lus et étudier. Dominique Jouve et Alexandre Rosada, qui ont écrit la préface du tome 3, l’ont bien compris. Les propos élogieux qu’ils tiennent pour parler de l’ouvrage sont amplement mérités. Cet outil pédagogique, avec la disparition du CDP, est édité par l’association Ecrire en Océanie dont il faut saluer le travail. Il faut soutenir cette enseignante-chercheuse tombée amoureuse de notre île Pacifique Sud. JP
« Dans cet effort de défrichage et d’analyse de ce second volume Nicole Isch et ses collaboratrices ont présenté, des pistes pédagogiques, des comptes-rendus de lecture approfondis… Il faut saluer et encourager ses initiatives propres à faire du public des consommateurs de livres sur le territoire… » Extrait de la préface de monsieur Rosada.
Découvrez notre nouveauté parue dans la collection Matamua, "Hina, l'ogresse de Rurutu".
Il y a fort longtemps sur l'île de Rurutu, les enfants commençaient à disparaître. Les parents s'inquiétèrent. Deux frères, Tumoe et Teararoa, découvrirent la raison de ces disparitions. Cette découverte changea, pour toujours, la vie des habitants de l'île...
Père et Mère Australes sont allé livrer notre petite nouveauté, la semaine dernière dans nos points de ventes habituels : Carrefour Arue, carrefour Punaauia, la boutique @Infos loisir du centre Tamanu, Moo Boutique & Gallery, Moorea, la librairie de Uturoa, Librairie Klima, Odyssey Tahiti et Librairie Archipels Tahiti. Pour Nouméa il faudra attendre un peu.
Hina est une histoire simplifiée et accessible aux jeunes enfants.
Des illustrations modernes et originales pour enrichir leur imaginaire.
Une légende originaire des Australes qui permet d'expliquer comment cet archipel est devenue célèbre pour son art dans le tressage du paeore (pandanus).
Mon nom est Ulysse Cadenas. Ce n’est pas un drôle de nom. C’est mon nom, c’est tout.
D’Ulysse, vous connaissez déjà les aventures : le Cyclope, les Sirènes, mes relations troubles avec les nymphes et les dieux… Ce que la légende ne dit pas, c’est qu’il me faut composer avec Cadenas, mon double timoré, toujours prompt à contrarier mon destin. Nous ne faisons qu’un, mais tout nous sépare, et nous devrons affronter bien des épreuves avant de nous réconcilier – ou non.
Avec humour et élégance, cette variation moderne de l’Odyssée transpose l’épopée du héros éternel dans les îles de l’océan Pacifique.
Ancien Journaliste, Grand reporter et Directeur de l’antenne Nouvelle-Calédonie la 1ère, il trempe désormais sa plume dans une encre teintée d’imaginaire.
Benoît Saudeau a publié en novembre 2017 Presque Îlien, un « roman d’amour » entre un jeune fonctionnaire et la Nouvelle-Calédonie.
Benoît Saudeau a consacré sa carrière à l’information des Outre-mer, tant dans les trois océans qu’à Paris, au sein de France Télévisions. C’est en Nouvelle-Calédonie qu’il revient le plus souvent en tant que journaliste, grand reporter, puis directeur régional. À ces différents titres, il a côtoyé les principaux acteurs de l’histoire calédonienne, sillonné le pays et partagé la vie de ses habitants. (voir Vidéo)
Dominique Deberge après la maison Higginson vous présentera le livre qu’il a publié sur cet artiste à la librairie Calédo Livres, le 19 juin ne ratez pas ce dernier rendez-vous.
Henri Crocq peintre voyageur en constante exploration
Henri Crocq
Paysages intérieurs pour ceux qui ont raté les expositions nous fait découvrir le parcours artistique d’Henri Crocq et son évolution picturale.
Henri Crocq a voyagé à la fois géographiquement, mais aussi artistiquement. Il est passé du figuratif à l’abstraction, de la Nouvelle-Calédonie au Lubéron.
Au fil de ses pérégrinations, en Nouvelle-Calédonie, en Amérique latine, en Polynésie, il a essayé toutes les techniques, tous les supports et varié les styles de peinture pour arriver à l’abstraction ou plus exactement à l’abstractisation et à la liberté. C’est un peintre « libre » qui ne s’est pas enfermé dans des carcans artistiques ni commerciaux, d’où l’importance dans son oeuvre de ses toiles dites libres (sans cadre), puisant leur force dans leur perpétuel mouvement. Pour Henri Crocq : « sans liberté, pas d’amour, pas d’art »
EXPOSITION-VENTE CROCQ à LEC LEC TIC
Vernissage lundi 3 juin à partir de 18H
Une exposition-vente est organisée à la galerie Lec lec tic pour donner suite à l’hommage rendu par la mairie à la maison Higginson, à cinquante années de peinture d’Henri Crocq, peintre du Pacifique. Celle-ci, ouverte du lundi au samedi de 9h à 12h et de 14h30 à 18h30, se déroulera du 3 au 22 juin. Des œuvres inédites, figuratives et abstraites, de ces dernières années, se joindront à quelques-unes qui ont été exposées à la maison Higginson. Le livre « Henri Crocq, Paysages intérieurs », publié à l’occasion de l’exposition, sera en vente à la galerie.
Henri Crocq est un peintre qui a voyagé à la fois géographiquement, mais aussi artistiquement. Il est passé du figuratif à l’abstraction. De la Nouvelle-Calédonie au Lubéron…
Comme il aime le dire, il ne s’est rien refusé. Au fil de ses pérégrinations en Nouvelle-Calédonie, en Amérique latine et en Polynésie française, il a essayé toutes les techniques, les supports et les styles de peinture pour arriver à l’abstraction ou plus exactement à la liberté. Henri Crocq est aussi un peintre « libre » qui ne s’est pas enfermé dans des carcans ni artistiques ni commerciaux, d’où l’importance dans son œuvre de ses toiles dites libres (sans cadre), puisant à l’image de l’artiste, leur force dans leur perpétuel mouvement.
Pour Henri Crocq : « Sans liberté, pas d’amour, pas d’art. »
Le Centre de documentation pédagogique a fermé fin 2018. Tous les profs le connaissent. C'est un organisme chargé d'éditer et de distribuer des ouvrages pédagogiques pour aider les profs. Il y en a dans toutes les régions françaises. Le CDP, qui a longtemps été rattaché au vice-rectorat, est un organisme très important dans le système éducatif. Les enseignants avaient à disposition des milliers d'ouvrages papier ou audiovisuels qui abordaient divers aspects de la Calédonie. On y trouvait des mines d'informations, aussi bien sur le tourisme que sur les langues, la géographie, l'économie, l'histoire, la botanique, etc. Le CDP abordait tous les sujets contenus dans les programmes scolaires. Des dizaines d'auteurs calédoniens ou non, y ont collaboré ces trente dernières années.
Une catastrophe pour les profs !
Cette fermeture est un scandale absolu. C'est une catastrophe pour les profs qui ne trouvent plus les outils pédagogiques dont ils ont besoin. On sourit (jaune) quand on entend le vice-recteur vanter les mérites de nos établissements scolaires. C'est un peu comme si on se réjouissait d'avoir de bons clubs de foot, tout en empêchant les entraîneurs de travailler.
On y trouvait en effet des ouvrages introuvables ailleurs. Alors que la Calédonie s'émancipe et que le secteur de l'enseignement a été transféré, cet élément clé de notre système éducatif est fermé.
Une catastrophe pour le livre
Cette catastrophe en cache une autre. Cet organisme possède un stock de milliers d'ouvrages. Ils dorment on ne sait où. Puisque l'Administration fait défaut, la moindre des choses serait de permettre la vente des ouvrages du CDP dans les librairies. Non seulement ce serait utile pour les enseignants et les étudiants, mais ça permettrait aussi d'aider les librairies qui en ont bien besoin. Cela représente aussi beaucoup d'argent (et d'énergie) gaspillé ... Quand les librairies locales auront fermé, il sera trop tard pour se plaindre. Ce n'est plus de la lourdeur administrative, c'est de l'incompétence ...
Histoire des Polynésiens engagés-esclaves à la Réunion
HISTOIRE OCÉAN INDIEN OCÉAN PACIFIQUE Réunion chez L’Harmattan
Kidnappés sur des îlots sablonneux dans des archipels du Sud de l'océan Pacifique, quelques dizaines d'hommes et de femmes vont être déportés, après un très long périple, jusqu'à l'île de La Réunion où ils seront qualifiés d'engagés volontaires pour cinq ans. Cet ouvrage relate leur histoire méconnue, depuis l'embarquement à bord d'un bateau anglais, le Sutton, jusqu'à leur arrivée dans les champs de canne à sucre de cette île de l'océan Indien. Elle se poursuit par leur lente agonie, quelques mois pour la plupart, dans cette société coloniale raciste.
Prix sur le site L’Harmattan 14,5 € Pas encore disponible en librairie à Nouméa
Anthropologue et historien, Gilles Gérard s'attache depuis plus de trente ans à appréhender et à expliquer la société réunionnaise par des recherches sur ses faces cachées dans les domaines du peuplement, de la culture, de la langue ou de la famille, en particulier aux XIXe et XXe siècles.
Extrait de la page 11 et 12 où l’on parle des kanak en début du livrePLus
L'objet de ce livre n'est pas une étude de l'engagisme à La Réunion de manière globale mais une approche limitée à un groupe particulier dont la période d'arrivée sur l'île, le petit nombre de personnes concernées et le relatif oubli dans les mémoires et travaux de recherches les plus divers soulèvent pourtant un certain nombre d'interrogations et par là-même de tentatives d'explications.
Une soixantaine de Polynésiens, au regard des 130 000 engagés indiens ou face aux 60 000 Africains de la côte Est, cela peut sembler anecdotique. Cela l'est certainement, quantitativement et également sur le plan des apports à la société-réunionnaise. Mais cela pose la question de la démarche des négociants-traiteurs-armateurs allant dans des espaces aussi reculés, par rapport à La Réunion et peu connus à l'époque par les propriétaires de l'ile. Cela interroge sur l'assimilation ou non par les différents pouvoirs des modifications non seulement juridiques mais surtout sociales survenues depuis 1848. Cela, enfin, oblige à poser à nouveau la question de la distinction entre engagisme et esclavage.
Le comportement des planteurs réunionnais apparaît d'une constance vraiment remarquable. Déjà, lors de l'interdiction de la traite par le gouvernement anglais suite à sa prise de contrôle de l'île en 1810, les propriétaires s'inquiétaient de la difficulté à faire fonctionner l'économie sans bras.
Cette angoisse du manque de main-d’œuvre va être permanente jusqu'à l'approche de la Seconde Guerre mondiale. Après celle-ci, l'obsession des pouvoirs publics sera le trop-plein de bras, justifiant le départ vers la France de milliers de Réunionnais. A aucun moment, la question de l'origine de ce manque de bras ne semble être abordée autrement que par la stigmatisation des travailleurs affranchis. Parfois, le pouvoir politique indiquera que la conception du travail par ces derniers, les rémunérations ou les conditions de vie sont peut-être des raisons à la désertion des habitations et au refus des anciens esclaves et de leurs descendants de rester dans un système d'asservissement. L'idée que des engagés volontaires accepteraient ce système va être avancée à chaque essai de recrutement nouveau.
On va ainsi se féliciter de la qualité des travailleurs indiens, puis des Chinois, des Africains ou des Polynésiens, avant quelque temps plus tard de vitupérer leurs faiblesse, fainéantise, ivrognerie ou indiscipline. Puis, arguant de lieux de recrutement mal choisis, on va tenter de réitérer les mêmes démarches en voulant recruter plus à l'intérieur des terres que sur les côtes, donc plutôt des Kanaks, nouvelles victimes de la colonisation, que des insulaires.
De même que la traite des esclaves, interdite une première fois à Bourbon à l'époque anglaise, de 1810 à 1815, puis par le gouvernement français à partir de 1817, se poursuivra pourtant de manière bien peu discrète jusqu'en 1830, puis de manière moins importante et bien plus dissimulée, de même l'esclavage, aboli par décret en 1848, semble s'être poursuivi au moins jusqu'en 1860 pour certains groupes humains.
Voir aussi :
LE CODE DE L'INDIGÉNAT
Historique en Afrique francophone 1887-1946
Ousmane Gueye
Préface de Abdoulaye Elimane Kane - Postface de Souleymane Bachir Diagne
Le passage de l'esclavage à l'Indigénat et de l'Indigénat à la citoyenneté pleine et entière en considérant la mitoyenneté entre ces trois notions est un lieu de production de sens. Le temps du Code enjambe la Guerre 39/45 et la Grande Guerre, il va de l'avènement de la IIème à la Vème République - 1887 à 1946 -. Ce qui heurte l'entendement est que cela se soit produit 98 ans après 1789 - Liberté Égalité Fraternité - et les Lumières ! Un traitement philosophique a permis de déshabiller des textes souvent oubliés ou volontairement occultés