Jean-Baptiste Delfaut un bagnard pas comme les autres raconté par Michel Soulard à la librairie Calédo Livres ce mercredi 11 septembre 2019

Publié le par ecrivainducaillou.over-blog.com

Michel Soulard et louis-José BarbançonMichel Soulard et louis-José Barbançon
Michel Soulard et louis-José Barbançon

Michel Soulard et louis-José Barbançon

« Délinquant multirécidiviste, escroc et déserteur, Jean-Baptiste Delfaut a 28 ans lorsqu’il est déporté au bagne de Nouvelle-Calédonie. Toute sa vie, il emploiera son talent d’écrivain à raconter le bagne et lui-même, livrant ici des observations et des réflexions pertinentes sur le système pénitentiaire, et là, des fictions parfois rocambolesques dans lesquelles il enjolive ses actes et minimise la gravité de ses fautes… »

Michel Soulard en compagnie de Louis-José Barbançon qui est à l’origine de cette enquête car il lui avait remis des documents et un dossier pour démarrer ce travail, nous ont parlé de ce bagnard pour le moins atypique, Jean-Baptiste Delfaut. Il a passé 50 ans de sa vie au bagne et a écrit énormément tout en encadrant les autres bagnards en corvée pour la construction de route par exemple, un vrai ingénieur TP sans la formation initiale. Il a aussi accompli des actions dignes d’un héros, en tuant un colosse tortionnaire des autres détenus du bagne, en sauvant un enfant de gardien tombé dans un puits ou en arrachant des flammes les habitants d’une maison en feu. C’était un intello mais aussi un dur inclassable. Un personnage à part parmi les relégués que l’on ne pouvait classer ni dans les sages qui bénéficiaient rapidement d’une concession, les porte-clefs qui travaillaient avec l’administration ou les incorrigibles qui passaient leur temps au cachot. Delfaut n’appartenait à aucune des ces catégories, il savait écrire ! Il servait d’écrivain public pour les autres, même pour les surveillants. Il écrivait aussi beaucoup pour lui. Ces récits ne racontaient pas des histoires du bagne mais il pensait le bagne, le critiquait, en décortiquait les rouages comme un spécialiste du droit en dénonçant les dysfonctionnements comme un Albert Londres de l’intérieur. Son érudition donnait mauvaise conscience aux fonctionnaires de la pénitentiaire souvent incultes qui ne le rataient pas à chaque faux pas. Il écrivait aussi pour se construire un personnage. C’était un affabulateur génial qui a même envoyé un manuscrit à Zola. Un peu mythomane, il romançait sa vie qui était pourtant un vrai roman mais elle ne devait pas le satisfaire. Il attirait la bienveillance de personnes haut placées, mais ça se terminait toujours mal. Beaucoup d’historiens calédoniens ou d’écrivains ont écrit sur lui. Mais Michel Soulard, en rééditant les écrits de Jean-Baptiste Delfaut pour garder l’authenticité de ses œuvres et le faire connaître, a écrit, avec le deuxième livre, Le Bagne et la plume, la vraie vie de Delfaut, en réussissant à conserver de l’intérêt pour ce petit bonhomme, car il était petit bien qu’on n’ait aucune photographie de lui. Il faut lire ces deux ouvrages pour découvrir un bagnard pas comme les autres. Il semble que d’autres biographies de personnages qui sont passés par La Nouvelle devaient paraître dans les prochaines années. Les deux historiens nous l’ont fait miroiter. JP

 

Louis-José Barbançon qui apprécie le canapé de la librairie Calédo Livres vous donne rendez-vous mercredi prochain pour parler du Non-dit qui vient d’être réédité

Michel Soulard présente Les Damnés du Pacifique un livre signé Daufelt (Auteur) pseudonyme de Delfault.

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Publié dans Colonisation, Histoire

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